Pronation douloureuse

Sommaire

douleur coude enfant

Le syndrome de pronation douloureuse de l'avant-bras est une urgence pédiatrique fréquente et bénigne, facile à reconnaître.

Qu'est-ce que la pronation douloureuse ?

La pronation douloureuse de l'avant-bras, ou subluxation du coude, se produit chez l'enfant entre 18 mois et 5 ans, par subluxation de la tête radiale.

L'avant-bras contient deux os, le radius le plus externe et le cubitus le plus interne. Au niveau de l'articulation du coude, la tête radiale située à l'extrémité supérieure du radius, est maintenue stable contre le cubitus par un ligament circulaire nommé ligament annulaire.

La subluxation du radius fait suite à un traumatisme au niveau de l'avant-bras, lors d'une traction dans son axe : le ligament annulaire, étiré, s'est partiellement détaché du radius, tout en restant inséré par ses deux extrémités au cubitus. L'extrémité du radius sort de son emplacement habituel, il remonte alors et s'interpose entre la tête radiale et l'humérus.

 

Pronation douloureuse : comment fait-on le diagnostic ?

En cas de suspicion de pronation douloureuse, il faut se rendre aux urgences. Le médecin fait rapidement le diagnostic.

Le contexte est évocateur, c'est un traumatisme mineur déclenché sans le vouloir par une personne plus grande que l'enfant, par traction brusque du bras dans son axe, ou torsion brusque du bras. Ce geste se déroule alors que le coude est en extension et la main et l'avant-bras sont en pronation. Cela peut se produire :

  • en jouant (lorsque l'on prend l'enfant par la main pour le faire tournoyer ou sauter les flaques d'eau) ;
  • ou lorsqu'une personne l'a relevé brusquement ou retenu de tomber.

Habituellement, l'enfant se présente le bras ballant le long du corps, ou bien il soutient sa main avec sa main saine. L'avant-bras est en pronation c'est-à-dire la paume de la main tournée vers l'arrière comme lorsque l'on prend quelque chose avec. Il se plaint d'une douleur au niveau de la main, du poignet ou du coude.

L'enfant ne peut plus se servir de son bras. Le médecin peut toutefois faire fléchir le coude doucement. Il n'y a aucune déformation du bras, aucun gonflement.

Pronation douloureuse : doit-on faire des examens complémentaires ?

Si le contexte et la présentation sont classiques, il est inutile de faire des examens, le diagnostic est clinique.

Si elle est réalisée, la radiographie est normale.

Une radiographie peut toutefois être nécessaire en cas de doute, par exemple en présence d'une chute, afin d'éliminer une lésion osseuse.

Pronation douloureuse : quel traitement ?

Le traitement consiste en une manipulation très simple, mais un peu douloureuse, réalisée par un médecin. Souvent elle se fait sous inhalation de gaz (protoxyde d'azote).

Il s'agit de réduire la subluxation, c'est-à-dire de remettre la tête radiale en place en faisant prendre au ligament annulaire sa position anatomique, par une manœuvre associant successivement :

  • traction ;
  • flexion du coude ;
  • et enfin mise en supination avec pression sur la tête radiale.

Le médecin ressent un ressaut lorsque la manœuvre est réussie et l'enfant est immédiatement soulagé. Il reprend ses activités très rapidement, en quelques minutes. Il peut être hésitant au début, par peur d'avoir mal en utilisant à nouveau son bras. Le délai peut être plus long si plusieurs heures séparent la blessure de la réduction.

Le meilleur moyen d'éviter un accident de pronation douloureuse est d'éviter une traction dans l'axe, donc ne pas le tirer par la main ou l'avant-bras. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus à risque car leurs ligaments sont fragiles. Pour retenir un enfant de tomber, il vaut mieux le prendre par le haut du bras que par la main, de même pour lui faire sauter un obstacle, il est préférable de le prendre sous les bras que par la main ou les poignets.

Parfois, si les épisodes sont récurrents, une immobilisation du coude à angle droit (écharpe ou attelle plâtrée) peut être nécessaire pendant quelques semaines.

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2022, une personne qui se rend aux urgences sans être hospitalisée doit régler un « forfait patient urgences (FPU) » d’un montant de 19,61 € qui peut être pris en charge par la mutuelle (ou complémentaire santé).

Ces pros peuvent vous aider