Le signe de Homans est utilisé dans le diagnostic de la phlébite profonde des membres inférieurs. Il n'est toutefois qu'un indice clinique, le diagnostic reposant sur la réalisation de l'échographie doppler veineuse. Un point s'impose sur le signe de Homans et les caractéristiques de la phlébite.
Signe de Homans : quelle place dans le diagnostic d'une phlébite ?
Le signe de Homans est recherché sur un patient assis le genou replié à 90°. Le médecin positionne le pied en flexion dorsale, dos du pied contre la jambe. Si la manœuvre, en comprimant les masses musculaires, entraîne une douleur dans le mollet, le signe de Homans est positif.
Le diagnostic de phlébite n'est pas un diagnostic clinique, aussi, l'examen clinique dont fait partie la recherche du signe de Homans, et la présence d'un contexte à risque, ne sont que des éléments évocateurs de la phlébite. Il ne sont donc pas suffisants pour l'affirmer.
Seuls les examens complémentaires peuvent confirmer le diagnostic :
- Les analyses sanguines sont nécessaires et comportent outre le bilan standard, les D-dimères sanguins qui sont augmentés en cas de thrombose. Leur négativité permet d'exclure le diagnostic mais leur positivité ne peut l'affirmer.
- L'échographie-doppler des membres inférieurs est réalisée en urgence et permet de poser le diagnostic.
- D'autres examens sont réalisés : un électrocardiogramme et une radiographie pulmonaire par exemple.
- En cas de personne jeune sans facteur déclenchant évident, un bilan de thrombophilie est réalisé.
Qu'est-ce qu'une phlébite profonde ?
Une phlébite profonde, ou thrombose veineuse profonde correspond à l'obstruction aiguë du réseau veineux profond par un thrombus (caillot de sang). Elle est fréquemment localisée aux membres inférieurs. La stase du sang dans les muscles en aval du thrombus entraîne une douleur au niveau de la masse musculaire drainée par la veine obstruée.
Elle entre dans l'entité des maladies thrombo-emboliques veineuses, dont l'embolie pulmonaire, une de ses complications, fait également partie. Elle doit être diagnostiquée et traitée de façon précoce, afin de prévenir ses complications immédiates graves et ses séquelles fonctionnelles.
Phlébite profonde : quelles sont les causes ?
De nombreuses thromboses veineuses sont inexpliquées, sans facteur déclenchant. Toutefois, un certain nombre de causes sont identifiées, parmi lesquelles :
- une contraception œstroprogestative ;
- des causes obstétricales, particulièrement dans le post-accouchement ;
- une chirurgie récente, surtout pelvienne (prostate, utérus) et orthopédique ;
- une immobilisation plâtrée ;
- certaines maladies : infection, cirrhose, certaines maladies métaboliques (diabète), pathologies cardiaques (valvulopathies mitrales, insuffisance cardiaque droite, infarctus du myocarde), cancers, hémopathies ;
- une hypercoagulabilité due à une thrombophilie familiale (mutations génétiques sur des protéines codant pour des facteurs de la coagulation) ;
- un anticoagulant circulant dans le cadre de maladies auto-immunes comme le lupus, qui entraîne une hypercoagulabilité paradoxale.
Facteurs favorisants d'une phlébite profonde
Certains facteurs favorisent la survenue d'une thrombose veineuse profonde :
- des antécédents de thrombose veineuse profonde ;
- l'âge : le risque augmente chez les sujets âges ;
- l'insuffisance veineuse chronique ;
- l'obésité ;
- l'alitement, la sédentarité, un voyage récent ayant nécessité un long trajet en position assise.
Phlébite profonde : complications
Les complications de la phlébite profonde sont représentées par :
- l'embolie pulmonaire, grave complication qui résulte de la migration d'un embole dans la circulation pulmonaire ;
- une extension du thrombus au niveau des veines plus haut placées (fémorales, pelviennes, iliaques) ;
- un syndrome post-phlébitique, il se manifeste par une grosse jambe dans les suites de la phlébite : elle est liée à une obstruction définitive de la veine avec une insuffisance veineuse chronique séquellaire.
Signe de Homans et phlébite profonde : symptômes et traitement
Les symptômes sont plus ou moins discrets :
- douleur située dans le mollet ;
- perte du ballant du mollet, qui devient tendu ;
- chaleur et rougeur locales ;
- dilatation des veines superficielles (réseau de suppléance) puis apparition d'un œdème du membre inférieur en rapport avec la diminution du retour veineux : la jambe devient blanche et luisante ;
- parfois des signes généraux sont associés : fièvre modérée à 37,8-38,5°, accélération de la fréquence cardiaque (tachycardie).
Les signes d'alerte devant évoquer une embolie pulmonaire sont un essoufflement, une douleur à la poitrine, des crachats sanguins (hémoptysie), un malaise, une fièvre, tachycardie.
Le traitement comporte des médicaments contre la douleur (antalgiques), un traitement anticoagulant, généralement par héparine avec relais par des anticoagulants oraux sur une période variable et une contention veineuse.