La tendinite de Quervain (ou ténosynovite de De Quervain) est une inflammation des tendons du pouce. Cette inflammation est due aux frottements et aux microtraumatismes répétés au niveau de ces tendons. On vous en parle tout de suite dans cet article !
Tendinite de Quervain : ses causes
La tendinite de De Quervain est une inflammation des tendons du pouce qui concerne essentiellement les femmes de plus de 50 ans.
Les tendons qui permettent de mobiliser le pouce sont maintenus dans une gaine ostéo-fibreuse (avec l’os d’un côté et les ligaments de l’autre) étroite et inextensible qui, si elle s’enflamme, est susceptible de générer d’importantes douleurs. L’inflammation tendineuse concerne principalement les tendons du court extenseur et du long abducteur du pouce.
Ce sont les mouvements répétés au niveau du pouce qui sont responsables de cette tendinite. Ainsi, cette pathologie est relativement fréquente dans certaines catégories de métier telles que les couturières, les kinésithérapeutes, les secrétaires ou encore les mécaniciens. Elle peut également être consécutive à un traumatisme.
Il n’est pas rare que les tendinites de De Quervain récidivantes soient dues à une anomalie anatomique telle que des tendons surnuméraires, une gaine ostéo-fibreuse dédoublée, etc.
Bon à savoir : en cas de tendinite de Quervain persistante, la poursuite de l’activité professionnelle devient parfois impossible.
Symptômes d'une tendinite de Quervain
Le principal symptôme de la tendinite de Quervain est une douleur localisée au niveau du bord externe du poignet et pouvant irradier dans le pouce. On observe même parfois des fourmillements sur le dos du pouce en raison de l’irritation du nerf radial. Généralement, cette douleur fait son apparition progressivement, en quelques semaines. Néanmoins, si elle survient suite à un choc, elle sera d’apparition brutale.
Dans tous les cas, elle entraîne une douleur importante qui rend très difficile la mobilisation du pouce. La douleur peut progressivement s’accentuer et devenir très vive tout en irradiant dans l’avant-bras.
Dans les formes les plus graves, on retrouve un œdème relativement volumineux qui traduit l’épaississement de la gaine et du tissu synovial qui couvre les tendons. Le plus souvent, cette ténosynovite s’accompagne d’un œdème qui est visible au bord externe du poignet.
Diagnostic de la tendinite de De Quervain
Les signes cliniques de la ténosynovite de De Qervain sont généralement assez évocateurs. De plus, le métier ou l’activité exercée par le patient renseigne sur l’origine de l’inflammation.
Néanmoins, il existe un test spécifique permettant de diagnostiquer cette tendinite : la manœuvre de Finkelstein. Elle consiste à demander d’amener le pouce vers l’annulaire en inclinant le poignet en direction du petit doigt (inclinaison cubitale ou ulnaire) ; cela provoque une tension au niveau des tendons qui réveille la douleur.
Il est ensuite possible de confirmer cette pathologie en réalisant une échographie du poignet (les radiographies sont généralement normales). Celle-ci permettra de visualiser l’inflammation tendineuse. Si un doute persiste, il est possible de faire une IRM.
Traitement médical voire chirurgical en cas de tendinite de Quervain
Il arrive parfois que la tendinite de Quervain s’améliore spontanément. Néanmoins, il est plus fréquent de la voir s’aggraver au point de rendre impossible toute activité professionnelle.
Traitement médical de la tendinite de De Quervain
Le traitement médical peut à lui seul donner de bons résultats et il est efficace dans 80 % des cas. Il consiste à :
- mettre l’articulation du pouce au repos, ce qui suppose le plus souvent un arrêt de travail ou une suspension des activités qui le sollicite (la reprise du travail devra être aménagée) ;
- prescrire des médicaments anti-inflammatoires à prendre par voie orale et à appliquer localement au niveau du poignet ;
- mettre en place un appareillage de contention du pouce (attelle) pour la nuit pendant environ 3 mois.
Si ces mesures initiales ne suffisent pas à calmer les douleurs, on peut envisager une infiltration de cortisone.
Ce n’est qu’en dernier recours, si aucun traitement n’est efficace, qu’on proposera une intervention chirurgicale. Elle peut néanmoins être envisagée d’emblée dans les formes sévères qui s’accompagnent d’une tuméfaction importante.
Tendinite de De Quervain : traitement chirurgical possible
L’opération, réalisée sous anesthésie locale (on n’endort que le membre supérieur), consiste à soulager l’inflammation par un abord direct. Concrètement, le chirurgien va réaliser une incision de 2 cm au niveau du bord externe du poignet afin d’ouvrir la gaine ostéo-fibreuse et de soulager la compression qui s’exerce sur les tendons. Dans certains cas, le chirurgien devra procéder à une synovectomie consistant à débarrasser les tendons de leur gangue inflammatoire.
Suite à l’intervention, le patient conserve une attelle qui maintient son pouce pendant environ 8 jours, sachant que la cicatrisation intervient au bout de 15 jours. Le pansement sera changé une à deux fois par semaine. Certains patients devront par la suite suivre des séances de rééducation bien que cela ne soit pas systématique.
La rémission complète intervient généralement au bout de 6 semaines mais la reprise des activités manuelles est possible plus tôt si elle s’effectue de façon progressive. Dans certains cas, les douleurs persistent plusieurs mois avant de finir par s’estomper.