L’omoplate est un os qui, comme son nom l’indique, possède une surface aplatie. Bien que tout le monde sache que cet os prend place sur la partie postérieure de la cage thoracique, c’est-à-dire dans le dos, beaucoup de gens ignore la fonction de cet os, sa forme et son utilité.
Toutes les infos dans notre article.
Omoplate ou scapula ?
L’os que nous prenons l’habitude d’appeler omoplate prend en réalité un autre nom. En effet, depuis 1998 et la réforme de la nomenclature internationale, certaines parties du corps ont pris un autre nom de façon à ce qu’il soit plus simple de dialoguer avec les anglo-saxons qui ont conservé la dénomination latine.
Ainsi, au même titre que le cubitus est devenu l’ulna, la rotule la patella, le péroné la fibula, le tendon d’Achille le tendon calcanéen ou l’astragale le talus, par exemple, l’omoplate prend en principe le nom de scapula (du latin scapula signifiant épaule).
Caractéristiques principales de l'omoplate
L’omoplate est un os large et mince en forme de triangle renversé (sommet placé en bas et base en haut).
Bon à savoir : la scapula est un os symétrique. Il y en a deux, une à gauche et une à droite.
L’omoplate possède :
- deux faces :
- une face antérieure qui est plaquée sur le grill costal (dont elle est toutefois séparée par le muscle sous-scapulaire) et qui glisse dessus ;
- une face postérieure qui est palpable dans le dos, à travers la peau ;
- trois bords (les trois côtés du triangle) :
- le bord interne (ou médial) également appelé bord spinal car il se trouve du côté de l’épine dorsale (la colonne vertébrale) ;
- le bord externe (ou latéral) prend aussi le nom de bord axillaire puisqu’il se trouve du côté de la région axillaire (aisselle) ;
- le bord supérieur ou cervical (base du triangle) ;
- trois angles (les trois pointes du triangle) :
- un angle inférieur (ou sommet du triangle) ;
- un angle supéro-médial (placé en haut et en dedans, donc) ;
- un angle supéro-latéral (placé en haut et en dehors).
Particularités de la scapula
La scapula présente toutefois des zones un peu particulières qui en font un os à part : l’épine de la scapula, l’acromion, le processus coracoïde, la cavité glénoïde.
Voyons plus en détail à quoi correspondent ces noms barbares.
L’épine de la scapula
L’épine de la scapula est une excroissance osseuse qui naît à la face postérieure de la scapula et qui se dirige horizontalement vers l’extérieur, presque à la perpendiculaire (légèrement vers le haut). Elle divise l’omoplate en deux parties inégales :
- la fosse sus-épineuse en haut qui représente le quart supérieur de la face postérieure de l’omoplate ;
- la fosse sous-épineuse en bas qui représente les trois quarts de la face postérieure.
C’est cette épine qui constitue la partie saillante de l’os. Elle est parfaitement perceptible à travers la peau si vous passez la main gauche par-dessus votre épaule droite et que vous cherchez à palper légèrement derrière.
L’épine scapulaire permet à plusieurs muscles de s’insérer, notamment le muscle trapèze.
L’acromion
L’acromion n’est rien d’autre que l’extrémité de l’épine de l’omoplate. Elle surplombe la cavité glénoïde.
Elle s’articule avec la clavicule en formant l’articulation acromio-claviculaire qui est maintenue par un ensemble ligamentaire et la capsule articulaire.
Le muscle deltoïde participe lui aussi à la stabilisation de l’articulation en s’insérant de part et d’autre de celle-ci.
Bon à savoir : un violent traumatisme peut provoquer la rupture de ces ligaments voire une déchirure du deltoïde. Dans ce cas, l’articulation acromio-claviculaire ne sera plus stable, l’omoplate étant alors amenée vers le bas par le poids du bras et la clavicule vers le haut par la tension des muscles cervicaux.
Le processus coracoïde
Il s’agit de l’autre excroissance osseuse de la scapula qui se situe cette fois en haut et en avant de l’os. Ce processus (ou apophyse en ancienne nomenclature) en forme de crochet sert de point d’appui :
- aux ligaments (ligament trapézoïde, ligament conoïde, ligament acromio-coracoïdien et ligament coraco-huméral) ;
- aux muscles qui s’insèrent dessus (chef court du biceps, muscle coraco-brachial et petit pectoral).
Tous ces muscles prennent appui sur la scapula tout en la stabilisant.
La cavité glénoïde
La cavité glénoïde, ou glène, est la partie la plus externe de la scapula. Située au niveau de l’angle supéro-latéral, elle est recouverte de cartilage. Il s’agit de la surface articulaire dans laquelle se place la tête de l’humérus pour constituer l’articulation de l’épaule.
Structures voisines de l'omoplate
L’omoplate est environnée de nombreuses structures osseuses, ligamentaires et musculaires.
Bon à savoir : le plexus brachial (nerfs, artères et veines) passe à proximité de la scapula.
Structures osseuses
Chaque scapula est articulée ou proche de la cage thoracique (partie postérieure des côtes), de la colonne vertébrale ainsi que de la clavicule et de l’humérus du même côté.
Structures ligamentaires
La cohésion des articulations et leur maintient sont assurés par de nombreux ligaments tels que :
- le ligament coraco-acromial qui relie l’apophyse coracoïde à l’acromion ;
- les ligaments coraco-claviculaires ;
- le ligament conoïde ;
- le ligament trapézoïde.
Structures musculaires
Les muscles sus et sous-épineux comblent les fosses sus et sous-épineuses définies par l’épine de la scapula mais de nombreux autres muscles s’insèrent sur l’omoplate.
Bon à savoir : l'appui douloureux sur le sus-épineux (au dessus de l’épine de l’omoplate près de son bord interne) constitue un des points gâchette (points de Yunus) utilisés pour le diagnostic de la fibromyalgie.
- Le trapèze (faisceau acromial) sur l’épine et l’acromion ;
- le deltoïde, à cheval sur l’acromion et l’épine scapulaire ;
- le muscle petit rond sous le sous-épineux, le long du bord latéral ;
- le muscle grand rond encore plus bas (à proximité de l’angle inférieur) ;
- le muscle grand dorsal sur la pointe inférieure ;
- le muscle sous-scapulaire (qui s’interpose entre la face antérieure de l’omoplate et la cage thoracique) ;
- le muscle élévateur de la scapula ou angulaire (qui relie l’angle supéro-médial aux cervicales) ;
- les muscles petit et grand rhomboïdes ;
- les muscles dentelé antérieur (tout le long du bord interne) et dentelé postéro-supérieur ;
- le long faisceau du triceps brachial s’insère également sur la scapula sur une petite zone située sous la glène (tubercule infra-glénoïdal) tandis que le long faisceau du biceps s’insère sur le tubercule supra-glénoïdal (situé au-dessus de la glène) ;
- le chef court du biceps s’insère quant à lui sur le processus coracoïde, de même que le muscle coraco-brachial et le petit pectoral ;
- enfin, les muscles omo-hyoïdiens relient la scapula à l’os hyoïde (en avant du cou).
Ainsi, l’omoplate est un os central qui permet de très nombreuses insertions musculaires et qui fait le lien entre le rachis cervical et la cage thoracique.
Bon à savoir : en ostéopathie c’est également un os très important (clé ostéopathique) en raison des très nombreuses aponévroses (fascias) qui s’y croisent.
Article
Fonction de l’omoplate
L’ensemble scapula/clavicule constitue la ceinture scapulaire (au même titre que l’ensemble des os du bassin, sacrum et iliaques, constituent la ceinture pelvienne). Son rôle est de permettre la mobilité du bras dans toutes les directions.
En effet, l’omoplate est très mobile puisqu’il est capable :
- de s’éloigner ou de se rapprocher de l’épine dorsale selon que vous amenez les épaules en avant ou que vous les tirez en arrière ;
- de s’élever ou de s’abaisser selon que vous haussez les épaules ou que vous les amenez vers le bas ;
- de tourner en dedans ou en dehors (« mouvement de sonnette »).
Ainsi, la scapula peut se déplacer de façon à orienter la cavité glénoïdale dans de nombreuses directions et ainsi considérablement augmenter le rayon d'action du membre supérieur.
Omoplate : pathologies courantes
La scapula en elle-même est rarement sujette à des pathologies.
On peut néanmoins citer :
- la bursite scapulaire qui est une inflammation de la bourse articulaire intervenant généralement suite à un traumatisme (traitement par kinésithérapie, ostéopathie étiopathie ou acupuncture par exemple) ;
- le snapping syndrome dans lequel on observe un claquement provoqué par le frottement de l’angle supéro-médial de la scapula ; parfois douloureux il s’accompagne généralement d’une bursite (traitement par kinésithérapie, infiltration de corticoïdes ou chirurgie pour raboter l’os) ;
- les douleurs musculaires des muscles qui s’insèrent sur la scapula (traitement ostéopathique, massages ayurvédiques, shiatsu ou même fauteuil de shiatsu) :
- la scapula alata, une pathologie relativement rare qui correspond au décollement de l’omoplate lorsqu’on lève le bras ; due à la paralysie du muscle dentelé ou du muscle trapèze qui ont pour fonction de plaquer la scapula sur le grill costal, le traitement est celui de cette paralysie dont les origines peuvent être nombreuses (on envisage un traitement chirurgical -fixation de l’omoplate ou utilisation d’autres muscles pour remplacer les muscles défaillants - si après 18 mois il n’y a toujours pas de récupération spontanée).