Des sensations étranges, voire douloureuses, localisées au niveau de la cuisse peuvent traduire un problème affectant un nerf.
Apprenons-en plus sur la méralgie, la façon dont elle se manifeste et ce qui la provoque.
Méralgie : qu'est-ce que c'est ?
La méralgie survient en cas de problème affectant l'un des nerfs de la jambe, le nerf cutané latéral (également appelé nerf fémoro-cutané), présent dans la partie externe de la cuisse et provoque des sensations inhabituelles ou des douleurs, localisées dans cette zone particulière.
Ce nerf prend naissance au niveau du bas de la colonne vertébrale, entre la deuxième et troisième vertèbre lombaire.
Causes
La méralgie peut survenir dans des contextes très différents, qui vont conduire à une compression, une irritation ou un endommagement du nerf cutané latéral, à quelque niveau de son trajet que ce soit. Elle survient ainsi notamment :
- en cas de traumatisme, au cours d'une pratique sportive par exemple, ou après un acte chirurgical (opération de la région lombaire de la colonne vertébrale ou du bassin, pose d'une prothèse de la hanche, chirurgie de l'abdomen...) ;
- en cas de port de vêtements ou accessoires trop serrés, qui vont être à l'origine de micro-traumatismes répétés ;
- au cours d'une grossesse ou chez les personnes souffrant d'obésité ;
- chez les patients diabétiques (l'excès de sucre fragilise les nerfs, on parle de neuropathie diabétique) ou souffrant d'un problème de thyroïde ;
- lors du développement d'une tumeur bénigne au niveau du nerf (neurinome) ;
- en cas de maladies infectieuses, comme la maladie de Lyme par exemple, provoquée par une piqûre de tique.
Symptômes
La méralgie se manifeste par les signes suivants :
- des douleurs, qui s'accentuent en cas de marche ou de course, de station assise prolongée ;
- des troubles de la sensibilité, qui peuvent se manifester sous différentes formes : engourdissement, picotements, brûlures, impression de peau cartonnée, perte de la sensibilité...
Ces manifestations sont accentuées par les frottements répétés, provoqués par les vêtements par exemple. Comme le nerf concerné est uniquement sensitif (il ne commande pas les mouvements), son atteinte ne provoque pas de difficultés à se déplacer. À terme, l'aspect de la peau de la cuisse évolue : elle s'amincit, devient plus lisse et perd sa pilosité.
Bon à savoir : les douleurs associées à la méralgie s'atténuent lorsque la personne dort avec un coussin entre ses jambes.
Prise en charge en cas de méralgie
Diagnostic
La description des signes caractéristiques de ce trouble neurologique permet d'orienter le diagnostic du médecin ; celui-ci va ensuite réaliser une série de tests :
- il comprime certains points le long du trajet du nerf pour voir si la douleur s'accentue ;
- il mobilise la jambe de son patient dans différentes positions, pour déterminer dans quelles circonstances la douleur s'atténue ou s'intensifie ;
- il teste la sensibilité de la zone concernée, à l'aide d'une aiguille ou de manière plus profonde avec un diapason.
Il peut juger utile de prescrire un examen complémentaire, l'électromyogramme, qui permet de contrôler l'activité électrique des nerfs.
Traitement
En cas de méralgie, il est tout d'abord important d'adapter sa tenue vestimentaire (porter des vêtements amples, éviter les ceintures serrées, les pantalons taille basse...) et perdre quelques kilos si un surpoids est en cause.
Ensuite, différentes approches médicales ou chirurgicales peuvent soulager les douleurs :
- un traitement médicamenteux à base d'antalgiques ou d'anti-inflammatoires ;
- des infiltrations de corticoïdes et d'antalgiques (lidocaïne) au niveau de l'aine ;
- une intervention chirurgicale (neurolyse) pour libérer la partie comprimée du nerf est parfois nécessaire.
Bon à savoir : l’Hericium erinaceus (le champignon « crinière de lion », communément appelé « houtou ») pourrait être indiqué contre certaines atteintes du système nerveux périphérique, des études ayant mis en lumière son potentiel thérapeutique dans la régénération et la protection des nerfs.