Hypocalcémie

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femmes médecin et patient 123RF / Katarzyna BiaÅ‚asiewicz

L’hypocalcémie correspond à une quantité trop faible de calcium dans le sang.

Les hypocalcémies peuvent être des phénomènes aigus ou chroniques, en fonction de leur cause. Les symptômes sont variables selon les patients et selon l’importance de l’hypocalcémie. Une hypocalcémie sévère peut constituer une urgence médicale. Le traitement comprend tout d’abord la correction de la calcémie puis le traitement de l’origine de l’hypocalcémie lorsqu’il existe.

Le point dans notre article.

Diagnostic de l’hypocalcémie

L’hypocalcémie se définit comme une quantité anormalement faible de calcium dans le sang. Cette perturbation métabolique est peu fréquente.

Le diagnostic de l’hypocalcémie est basé sur des dosages sanguins, à partir d’une simple prise de sang veineux (sans nécessité d’être à jeun) :

  • un dosage du calcium total dont près de la moitié est liée aux protéines du sang ;
  • un dosage du calcium ionisé (non lié aux protéines du sang) ;
  • un dosage de l’albumine (principale protéine du sang). 

L’hypocalcémie totale est définie pour une concentration inférieure à 2,20 mmol/l de sang (ou 88 mg/l) (cette norme peut légèrement varier selon les laboratoires d’analyses médicales). L’hypocalcémie ionisée est définie pour une concentration de calcium ionisé inférieure à 1,10 mmol/l de sang (ou 44 mg/l).

Une fois l’hypocalcémie mise en évidence, d’autres examens peuvent être prescrits pour caractériser les conséquences de l’hypocalcémie et rechercher la cause de l’hypocalcémie :

  • un électrocardiogramme avec des perturbations caractéristiques en cas d’hypocalcémie (allongement de l’espace QT, fibrillation auriculaire, torsades de pointe) ;
  • des dosages sanguins : un dosage des phosphates sériques, un dosage de la parathormone plasmatique (notée PTH) et un dosage de la vitamine D et de la 1,25-OH vitamine D ;
  • un dosage urinaire : dosage du calcium sur les urines de 24 heures.

Causes de l’hypocalcémie

Le calcium de l’organisme provient de l’alimentation. Une partie est utilisée pour la minéralisation des tissus osseux, et l’excédent est éliminé par les urines. La calcémie est ensuite régulée par deux hormones principales :

  • la parathormone (notée PTH) ou hormone parathyroïdienne, sécrétée par les glandes parathyroïdes ;
  • la 1,25-OH vitamine D (forme active de la vitamine D).

L’hypocalcémie peut intervenir dans deux types de circonstances, soit une augmentation des pertes de calcium, soit une diminution des apports de calcium. En fonction de la cause et de la durée de la perturbation, l’hypocalcémie peut être aigüe ou chronique.

Bon à savoir : certains médicaments peuvent aussi entraîner une hypocalcémie. C'est par exemple un des effets indésirables majeurs de Prolia® (dénozumab), un anticorps monoclonal, inhibiteur de la résorption osseuse indiqué dans le traitement de l'ostéoporose chez les femmes ménopausées et les hommes à risque élevé de fractures. À noter que selon la revue Prescrire, ce traitement a une efficacité très modeste et il entraîne de très nombreux effets indésirables (douleurs dorsales, musculaires et osseuses, fractures multiples, ostéonécroses, perturbations immunitaires et infections graves).

Hypocalcémies chroniques

Les hypocalcémies chroniques peuvent survenir dans différents contextes :

  • Une hypoparathyroïdie est représentée par une baisse de la PTH : le plus souvent suite à une ablation des glandes parathyroïdes, une ablation de la thyroïde (thyroïdectomie) (le phénomène est souvent transitoire et disparaît quelques semaines à quelques mois après l’intervention chirurgicale) ou une chirurgie cervicale d’un cancer ORL ; plus rarement, le syndrome de Di George, anomalie congénitale touchant les glandes parathyroïdes, le visage et le cœur. 
  • Une pseudohypoparathyroïdie est liée généralement à des maladies génétiques comme l’hypocalcémie autosomique dominante ou l’ostéodystrophie héréditaire d’Albright ou plus rarement à une hypomagnésémie (concentration anormalement faible de magnésium dans le sang). 
  • Un déficit en vitamine D, cause fréquente chez les nourrissons, les jeunes enfants mais aussi chez les adultes. La carence en vitamine D peut avoir plusieurs origines : un apport alimentaire insuffisant, une exposition insuffisante aux UV (les UV permettent la conversion de la vitamine D alimentaire en vitamine D active), un trouble pancréatique ou la prise de certains médicaments ;
  • une diminution de la synthèse de la 1,25-OH vitamine D peut survenir dans plusieurs circonstances : en cas d’insuffisance rénale chronique, en cas de cirrhose hépatique ou lors de la prise de certains médicaments. 

Hypocalcémies aigües

L’hypocalcémie aigüe est souvent plus sévère que l'hypocalcémie chronique. Elle peut intervenir dans différents contextes :

  • une précipitation du calcium dans les vaisseaux sanguins (cancer, rhabdomyolyse, transfusions, etc.) ou dans les tissus nécrosés (pancréatite aigüe) ;
  • la reprise d’une activité physique après une période prolongée d’immobilisation ;
  • une alcalose respiratoire aigüe (augmentation du pH sanguin).

Symptômes de l’hypocalcémie

L’hypocalcémie provoque différents symptômes en fonction de son importance et de la vitesse à laquelle elle apparaît.

Il s'agit des troubles neuromusculaires :

  • des paresthésies (sensations douloureuses anormales) des extrémités et du pourtour de la bouche, spontanées ou à l’effort ;
  • des crampes musculaires ;
  • une fatigue ;
  • des spasmes au niveau du larynx et des bronches, pouvant aller jusqu’à un arrêt respiratoire ;
  • des crises de tétanies ;
  • des convulsions dans les formes sévères ;
  • des troubles cardiaques : troubles du rythme cardiaque (tachycardies) ;

Deux signes cliniques spécifiques sont recherchés par le médecin lors de l’auscultation :

  • le signe de Chvostek : contraction faciale au niveau de la commissure des lèvres (appelée museau de tanche) ;
  • le signe de Trousseau : flexion du poignet et des articulations de la main, avec les doigts en hyper-extension et une flexion du pouce (signe souvent appelé la main d’accoucheur).

Bon à savoir : parfois, lorsque l’hypocalcémie est peu importante, les patients peuvent ne présenter aucun symptôme particulier (hypocalcémie asymptomatique) .

Hypocalcémie : quel traitement ?

La prise en charge de l’hypocalcémie aigüe sévère est une urgence médicale, en raison des risques importants de complications graves. Le traitement repose sur l’administration de calcium par voie intraveineuse jusqu’à normalisation de la calcémie. Les éventuels autres troubles associés sont également corrigés, notamment la magnésémie et la vitamine D.

Dans un second temps, l’origine de l’hypocalcémie est recherchée et traitée si possible :

  • des apports de calcium par voie orale ;
  • des apports de vitamine D par voie orale ;
  • des injections de parathormone (PTH) en sous-cutané. 

Bon à savoir : pour soutenir la thyroïde (mais aussi les reins et les glandes surrénales qui jouent un rôle dans l'apparition de l'ostéoporose), on peut avoir recours au ginseng, à l'éleuthérocoque, à la rhodiole, à l'ashwagandha, à la maca, au romarin, au thym ou au cassis associés à l'ortie et l'avoine qui sont des plantes adaptogènes.

Dans tous les cas, la calcémie est étroitement surveillée au cours du traitement puis après le traitement pour prévenir la survenue d’une hypercalcémie (augmentation anormale de la calcémie) dont les conséquences sont aussi dangereuses que l’hypocalcémie.

En prévention d’une hypocalcémie post-opératoire, des compléments de calcium et de vitamine D peuvent être administrés préventivement avant les interventions touchant la thyroïde et les glandes parathyroïdes.

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