Dystonie neurovégétative

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Un homme chez le médecin tousse Getty / Katarzyna Bialasiewicz

La dystonie neurovégétative, encore appelée dystonie vagosympathique ou dysautonomie, est un dérèglement global du système neurovégétatif (système nerveux autonome, qui régule les fonctions réflexes de l’organisme comme la respiration, la digestion, la circulation, le fonctionnement du cœur, etc.). La dystonie neurovégétative peut être primitive ou secondaire à une autre pathologie. Les symptômes de la dystonie neurovégétative sont variables et leur prise en charge est donc adaptée au cas spécifique de chaque patient.

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Système neurovégétatif et dystonie neurovégétative

Le système neurovégétatif ou système nerveux autonome commande les fonctions réflexes de l’organisme comme la respiration, la circulation sanguine, la digestion, le fonctionnement du cœur, etc. La régulation de ce système nerveux échappe totalement à notre volonté, mais il peut être influencé par notre état psychique : la fatigue, l'anxiété, la nervosité ou encore le stress. 

La dystonie neurovégétative correspond à l’ensemble des dérèglements, mineurs ou majeurs, touchant le système neurovégétatif. Elle se matérialise par un trouble de la transmission du message nerveux à deux niveaux :

  • Au niveau du système vagal (nerf vague ou nerf pneumogastrique) qui innerve les muscles du pharynx, du larynx, du cœur, du foie et des intestins. La respiration, la digestion et la fonction cardiaque seront alors les trois fonctions les plus touchées.
  • Au niveau du système sympathique et parasympathique qui innerve l’ensemble des membres. Le tonus musculaire est alors impacté, soit dans le sens d’une augmentation du tonus (hypertonie vagosympathique), soit dans le sens d’une diminution du tonus (hypotonie vagosympathique). Différents organes sont également impactés, entraînant divers symptômes.

Causes de la dystonie neurovégétative

La dystonie neurovégétative peut avoir deux origines :

  • primitive, non consécutive à une autre pathologie ;
  • secondaire, consécutive à une autre pathologie. 

Les dystonies neurovégétatives primitives sont rares et peuvent être de plusieurs types : des dystonies congénitales (survenant dès la naissance) comme la dystonie familiale, encore appelée le syndrome de Riley-Day, ou bien des dystonies acquises qui sont divisées en sous-types :

  • les dystonies avec atteinte du système nerveux central : l'atrophie olivo-ponto-cérébelleuse, la dégénérescence striato-nigrique et le syndrome de Shy-Drager, ces trois pathologies étant aujourd’hui regroupées sous l’appellation d'atrophies multisystématisées ; 
  • les dystonies sans atteinte du système nerveux central appelées dystonies neurovégétatives pures : l’hypotension orthostatique idiopathique, l’insuffisance autonomique progressive et le syndrome de Bradbury-Eggleston. 

Les dystonies neurovégétatives secondaires sont beaucoup plus fréquentes que les dystonies neurovégétatives primitives et surviennent au cours d'affections très diverses du système nerveux central et périphérique :

  • Les neuropathies diabétiques (les plus fréquentes) sont des complications neurologiques du diabète.
  • Les neuropathies amyloïdes primitives ou secondaires sont des atteintes neurologiques liées à des dépôts de substances au niveau des neurones.
  • Les polynévrites alcooliques sont des complications de l’alcoolisme chronique.
  • Les polyradiculonévrites inflammatoires sont des inflammations aigües des nerfs, souvent liées à des infections notamment virales (syndrome de Guillain-Barré). 
  • Les tétraplégies et les paraplégies sont des atteintes de la moelle épinière, qui s'accompagnent de dystonie neurovégétative.

Dystonie neurovégétative : symptômes

La dystonie neurovégétative peut atteindre différentes terminaisons nerveuses et les symptômes sont donc variables en fonction des nerfs touchés par la dystonie :

  • des troubles respiratoires (difficultés respiratoires, apnées, inspirations allongées) pouvant aller jusqu’à un syndrome d’hyperventilation ;
  • des troubles cardiaques (tachycardie, bradycardie) avec parfois des crises de spasmophilie ;
  • des troubles circulatoires : hypotension orthostatique, malaise vagal, signes cutanés (marbrures rouges), syndrome de Raynaux (maladie des doigts blancs) ;
  • des troubles généraux : fatigue, vertiges, maux de tête ;
  • des troubles oculaires : troubles de l’accommodation, troubles de la mobilité des pupilles ;
  • des troubles musculaires : crampes, contractures musculaires, contractions involontaires des muscles, crise de tétanie, fourmillements au niveau des extrémités (visage, mains, pieds) ; 
  • des troubles urinaires : incontinence urinaire ou au contraire rétention urinaire ; 
  • des troubles sexuels : impuissance masculine ;
  • un syndrome sec : sécheresse oculaire, sécheresse buccale ;
  • des troubles de la sudation : absence de sueur ou excès de sueur (hypersudation) surtout au niveau du visage et du tronc ;
  • des troubles digestifs : constipation ou diarrhées, ballonnements intestinaux, douleurs abdominales. 

Bon à savoir : les symptômes varient selon la cause de la dystonie et selon les patients en fonction de l’étendue de l’atteinte neurologique.

Diagnostic de la dystonie neurovégétative

Les symptômes caractéristiques permettent souvent d’évoquer le diagnostic de dystonie neurovégétative. Cependant, la multiplicité et la variabilité des symptômes nécessitent des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic et pour déterminer l’étendue et le degré d’atteinte de la dystonie neurovégétative. Les médecins s'appuient sur 5 tests pour décrire la dystonie neurovégétative :

  • les variations de la fréquence cardiaque (nombre de battements cardiaques par minute) lors de cycles respiratoires profonds (respiration profonde) ;
  • les variations de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque au cours de la manœuvre de Valsalva, qui consiste à expirer de l’air vers les trompes d’Eustache en maintenant le nez et la bouche fermés ; 
  • les variations de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque lors du maintien en position debout ; 
  • la variation de la tension artérielle lors d’un effort musculaire (test de préhension) ; 
  • l’analyse de la sudation (production de sueur). 

Dystonie neurovégétative : quel traitement ?

Le traitement des dystonies neurovégétatives secondaires implique en premier lieu un traitement de la cause, lorsqu'il existe un traitement (équilibrage du diabète, traitement de l'infection, sevrage alcoolique, etc.). 

Le traitement s’adapte ensuite aux symptômes spécifiques du patient pour tenter de le soulager au maximum et d’éviter les complications notamment cardiaques, respiratoires et musculaires. Le médecin prescrit les médicaments adaptés aux symptômes du patient en fonction du type de dystonie neurovégétative et de l'ampleur de la dystonie.

Le recours aux médecines douces peut être utile dans le traitement de la dystonie neurovégétative. L’homéopathie peut ainsi être utilisée pour soulager les contractions musculaires, les malaises vagaux, les troubles digestifs.

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