Les ménisques sont des structures fibrocartilagineuses qui se situent entre les cartilages articulaires du fémur en haut (condyles) et du tibia en bas (plateau tibial). Il y a deux ménisques par genou : un ménisque interne et un ménisque externe. Il arrive que les ménisques soient lésés et se rompent (il s’agit même de l’affection traumatique du genou la plus fréquente après l’entorse du genou) : c'est bien de la rupture du ménisque dont il s'agit dans cet article ! On vous en parle tout de suite.
Rupture du ménisque : définition
L’importance des ménisques est indiscutable puisqu’ils jouent, entre autres, un rôle protecteur vis-à-vis du cartilage et stabilisateur pour l’articulation du genou. L’intégrité des ménisques doit donc être préservée pour assurer la longévité du cartilage du genou et éviter les luxations.
Il arrive toutefois qu’on soit confronté à une rupture méniscale ou déchirure du ménisque. On distingue parfois la rupture méniscale, qui est généralement une rupture verticale du ménisque de la déchirure méniscale, qui concerne plus les personnes âgées de plus de 50 ans, horizontale (ou parfois complexe s’il y a plusieurs miro-déchirures), qui s’accompagne parfois d’un début d’arthrose : il s’agit le plus souvent d'une lésion dégénérative banale de la corne postérieure du ménisque interne.
Bon à savoir : la rupture du ménisque interne est cinq fois plus fréquente que celle du ménisque externe ; toutefois, pour des raisons anatomiques, les lésions du ménisque externe sont plus fréquemment responsables d’arthrose du genou.
Causes d’une rupture du ménisque
Rupture traumatique
Les ruptures méniscales sont fréquentes dans certains sports de contact dans lesquels les traumatismes sont réguliers, notamment à haut niveau.
Néanmoins, ces déchirures peuvent également survenir chez tout un chacun à l’occasion d’un faux mouvement mettant le genou en porte-à-faux. Ainsi, une rupture méniscale peut survenir suite à un accroupissement, à une chute ou à une torsion inadaptée du genou. En effet, dans ces mouvements, la pression exercée sur l’articulation du genou comprime le ménisque et peut le cisailler au moment du changement de position.
En rotation externe, c’est le ménisque interne qui est menacé ; inversement, c’est le ménisque externe qui est le plus vulnérable en rotation interne.
Bon à savoir : la rupture du ménisque est également fréquente au ski (en cas de chute avec torsion du genou) ou au football lorsqu’un joueur frappe le ballon de l’intérieur du pied (genou en rotation externe) et que celui-ci est bloqué (par un autre joueur ou une motte de terre par exemple).
Lésion dégénérative
Les ménisques peuvent également être lésés suite au vieillissement de l’articulation après avoir subi des microtraumatismes répétés tout au long de la vie. On parle de lésion dégénérative (ou de méniscose) car elle est due à une usure progressive.
Les personnes les plus concernées par ce type de lésions méniscales sont celles :
- qui souffrent de gonarthrose (arthrose du genou) puisque le ménisque lésé ne peut plus assurer sa fonction d’amortisseur, ce qui se traduit par une usure du cartilage ;
- qui ont les jambes arquées (genu varum) ou, inversement, en X (genu valgum) ;
- qui travaillent beaucoup à genoux (par exemple les carreleurs ou les plombiers) et/ou qui portent régulièrement de lourdes charges.
Symptômes d’une rupture du ménisque
Le principal symptôme d’une rupture du ménisque est la douleur. Cette douleur survient de façon brutale, notamment suite à un traumatisme entraînant une rotation du genou ou en se relevant d’une position accroupie. Elle siège de façon assez précise au niveau du compartiment interne ou externe du genou selon que le ménisque interne ou le ménisque externe est touché.
Les douleurs peuvent être récentes et se manifester essentiellement au cours des exercices physiques, de la marche ou en cas d’accroupissement mais sont calmées au repos. La palpation du genou fait également survenir la douleur.
Si la rupture est particulièrement sévère, on perçoit un douloureux craquement articulaire.
|
Rupture du ménisque interne |
Rupture du ménisque externe |
---|---|---|
Épanchement synovial (production excessive de liquide synovial) |
Parfois, surtout après l’effort. |
Parfois seulement, il n’est pas systématique. |
Grinding test (patient allongé sur le ventre, l’examinateur cherche à réveiller la douleur) |
Positif (douleur à l’intérieur du genou aux mouvements de flexion à 90° et de rotation). |
Positif en rotation interne et douleur à l’hyper-extension et à l’hyper-flexion du genou. |
Amyotrophie du quadriceps |
Oui |
Oui si les lésions et les douleurs sont chroniques. |
Il n’est pas rare que la rupture du ménisque interne s’accompagne de lésions ligamentaires (ligament croisé antérieur et/ou ligament latéral interne). En effet, c’est la tension du ligament latéral interne qui va tracter la capsule et la partie latérale du ménisque, ce qui va provoquer sa déchirure.
On retrouve un blocage du genou en cas de rupture complète du ménisque, un débris de celui-ci venant coincer l’articulation. Ce blocage peut être ressenti comme un dérangement ou comme une sensation de genou qui se dérobe avec une douleur vive facilement localisable.
On parle de lésion en anse de seau si le ménisque reste attaché à chacune de ses extrémités et qu’il bascule (lésion relativement rare) ; une bascule en avant est susceptible de bloquer le genou en flexion (sans possibilité de tendre la jambe), ce qui nécessite une intervention chirurgicale dans les plus brefs délais : on réalise une arthroscopie permettant dans le même temps de confirmer la lésion et de la traiter.
Bon à savoir : les injections de plasma riche en plaquettes (PRP) peuvent faciliter la cicatrisation d’un ménisque après une suture méniscale.
Rupture du ménisque : diagnostic
Des tests cliniques permettent de comprendre l’origine de la douleur. Des examens complémentaires permettent d’affirmer le diagnostic.
Les examens sont les mêmes que l’on suspecte une rupture du ménisque interne ou externe :
- IRM permettant de visualiser avec précision les lésions méniscales ;
- radiographies notamment à la recherche d’une arthrose et afin d’éliminer le diagnostic de fracture osseuse ;
- éventuellement un arthroscanner (scanner de l’articulation du genou après injection d’un produit de contraste).