
Les gonflements du genou sont des réactions rencontrées chez de nombreuses personnes. Ils sont dus à la sécrétion abondante ou à un épanchement de liquide synovial (qui lubrifie les articulations), ce qui peut s’observer dans de nombreuses pathologies, le plus souvent rhumatismales. Mais les causes du gonflement du genou sont très variées et les symptômes ainsi que les traitements diffèrent en fonction de l’origine. Petit tour d'horizon.
Genou gonflé : des causes diverses
Les causes d’un gonflement des genoux sont diverses bien que la plupart aient une origine rhumatismale, c’est-à-dire liée aux articulations.
Tendinite et gonflement du genou
Les tendinites du genou sont des affections fréquentes chez les sportifs amenés à réaliser des sauts (basketteurs par exemple) ou subissant des chocs répétés (comme dans la course à pied).
Le tendinite est une inflammation du tendon et lorsqu’elle survient au niveau du genou, outre la douleur qu’elle engendre, elle peut entraîne le gonflement du genou. Cela s’observe surtout si la tendinite est particulièrement sévère.
Traumatisme du genou
Après un traumatisme du genou, celui-ci va gonfler très rapidement, souvent dû à un saignement dans l’articulation (hémarthrose). C’est la structure lésée à l’intérieur du genou (ménisque, ligament - notamment le croisé antérieur - ou os en cas de fracture) qui va saigner et entraîner une augmentation de la pression intra-articulaire.
En cas de traumatisme ayant lésé les muscles environnant, le gonflement se situera plutôt latéralement, le sang s’accumulant dans ce cas autour des muscles.
D’une façon générale, n’importe quel traumatisme affectant le genou peut entraîner son gonflement. C'est également valable pour les interventions chirurgicales telles que la pose d’une prothèse. Toutefois, dans ce cas, le gonflement est « normal » et attendu (il disparaîtra plusieurs mois après l’opération).
A noter : Il existe 2 types de prothèses du genou :
- la prothèse totale du genou (PTG) ;
- et les prothèses partielles du genou (PPG).
L'objectif principal de la pose d’une prothèse au genou est de soulager la douleur associée à des conditions telles que l'arthrose sévère, ou de renforcer le ligament du patient touché par une entorse. En remplaçant les surfaces articulaires endommagées, la prothèse peut contribuer à réduire considérablement la douleur et à améliorer la qualité de vie du patient.
Bon à savoir : chez les enfants, les entorses du genou sont moins visibles et donc plus difficiles à diagnostiquer.
Arthrose et arthrite du genou
Bon à savoir : Des études ont démontré qu’un patient ayant souffert d’une rupture ou d’une lésion du ligament croisé opérée a plus de risques de souffrir d’une arthrose dans l’année suivante. Près d’un tiers des patients observés présentait déjà un ou plusieurs signes d’arthrose un an plus tard.
L’arthrose du genou peut également être responsable d’un gonflement. Il est dans ce cas progressif, peu marqué, ou d’apparition variable (il apparaît et disparaît par intervalles). De même, l’intensité du gonflement peut varier d’un jour à l’autre en fonction des activités.
Le genou gonflera également en cas d’arthrite (le genou est l'articulation la plus touchée par les arthrites septiques). Comme en cas d’hémarthrose, le genou sera enflé, rouge, chaud et très sensible :
- En cas d’arthrite septique, les bactéries qui peuvent être impliquées sont le staphylocoque doré (principalement), le streptocoque voire le pneumocoque.
- En cas d’arthrite aseptique, les douleurs seront moins intenses.
- Une arthrite micro-cristalline telle que la goutte peut également entraîner un léger gonflement au niveau du genou.
- L’arthrite juvénile peut également concerner les enfants.
Gonflement du genou : kyste poplité
Un kyste poplité (ou kyste de Baker) est une petite excroissance banale et sans gravité. Quoique non douloureux, il peut être responsable d’un gonflement au niveau du creux poplité c’est-à-dire à la partie arrière du genou.
Il s’agit d’une boule molle et liquidienne directement perceptible sous les doigts.
Infections provoquant un gonflement
De nombreuses infections peuvent également être responsables d’un gonflement du genou. C’est par exemple le cas de la tuberculose, de la syphilis, etc. De même, la maladie de Lyme peut-être impliquée dans le gonflement des articulations et notamment du genou.
Gonflement du genou chez la femme enceinte
On peut aussi également observer un gonflement des genoux chez la femme enceinte. En effet, le bébé, en augmentant la pression utérine, comprime la veine cave chargée de ramener le sang provenant des membres inférieurs jusqu’au cœur. Cela se traduit par une rétention d’eau qui peut parfois s’observer au niveau du genou.
Bon à savoir : ce symptôme ne doit pas être négligé chez la femme enceinte car il peut s’agir d’une pré-éclampsie qui nécessite une surveillance et une prise en charge spécifiques.
Symptômes d'un genou gonflé
Le gonflement du genou constitue à lui seul un symptôme et il est important de s’y intéresser de plus près pour en déterminer l’origine. Généralement ce gonflement s’accompagne de douleurs, notamment en cas de gonflement rapide faisant suite à un traumatisme. Par ailleurs, les hémarthroses ou les arthrites se traduisent par un genou rouge et chaud (en raison de l’inflammation) et on observe parfois des ecchymoses.
S’il s’agit d’une arthrite aseptique, les douleurs seront moins violentes qu’en cas d’arthrite septique. Elles débuteront progressivement, allant en augmentant, et seront particulièrement marquées en seconde partie de nuit. Il faut savoir que les kystes poplités eux, n’entraînent aucune douleur.
Si le genou a tendance à gonfler en fin de journée, ou très progressivement, c’est un épanchement de synovie qui en est responsable. Cette augmentation du liquide synovial peut également survenir dans les heures voire les jours qui suivent un traumatisme. Le gonflement est alors moins important qu’en cas d’hémarthrose. Ce n’est pas cet épanchement qui entraîne la douleur. En revanche, le gonflement témoigne de la souffrance de l’articulation.
Par ailleurs, les gonflements importants du genou limitent sa flexion et rigidifie la jambe (en cas d’arthrite aseptique on observera une raideur matinale). Il faudra attendre qu’il soit dégonflé pour pouvoir de nouveau plier la jambe normalement.
Bon à savoir : chez la femme enceinte, chez qui le genou gonfle, la pré-éclampsie est redoutée si on observe également des maux de tête, des troubles de la vue ou des douleurs dans le bas-ventre.
Diagnostic d'un genou gonflé
D’une façon générale, en cas de gonflement du genou associé à une inflammation, il est préférable de consulter son médecin, en particulier si le gonflement et la douleur persistent plus de 48 heures. En effet, il est indispensable de déterminer l’origine de ce gonflement pour mettre en place un traitement adapté.
Le diagnostic de genou gonflé en lui-même est extrêmement facile à établir puisque ce symptôme est immédiatement visible. Toutefois, il arrive que le gonflement ne fasse son apparition que le soir, par exemple, et qu’il ne soit pas gonflé lors du rendez-vous chez le médecin. Il est donc important de savoir répondre aux questions qu’il posera :
- La localisation du gonflement, est-il plutôt :
- global (on pense alors à une infection ou à un traumatisme),
- localisé au-dessus du genou (une tendinite se manifestera souvent au-dessus de la rotule),
- sur un côté en cas d’arthrose (l’arthrose concerne souvent la partie interne du genou, d’où un gonflement essentiellement localisé à ce niveau en cas d’arthrose) ou de bursite (hygroma),
- à l’arrière (un gonflement à l’arrière du genou plaidera en faveur d’un kyste poplité, ce qui pourra être confirmé à la palpation et le cas échéant par une échographie).
- Le gonflement survient-il systématiquement au même moment dans la journée (le soir notamment) ou est-il constant.
- Y a-t-il des douleurs et si oui sont-elles soulagées au repos, etc.
Des examens radiologiques peuvent être nécessaires afin d’observer un éventuel pincement de l’interligne articulaire ou une déminéralisation osseuse (en cas d’arthrose ou d’arthrite). Une ponction articulaire peut aider au diagnostic : si on retrouve du pus, on peut poser le diagnostic d’arthrite septique avec certitude.
Genou gonflé : la prise en charge
Le traitement d’un genou gonflé dépend de l’origine de ce gonflement :
- En cas de tendinite, mettre l’articulation au repos suffit parfois. L’application d’une poche de glace sur le genou peut également l’aider à dégonfler et soulagera en partie la douleur dans les premières heures qui suivent le gonflement. Une genouillère comprimant suffisamment le genou aidera également à le réduire.
- Si c'est une arthrose qui est à l'origine du gonflement du genou, il faut traiter l'inflammation. On peut pour cela aider les émonctoires (intestins, reins, peau, poumons) à éliminer les acides et les toxines avec des remèdes tels que l'écorce de saule blanc (en priorité) ou encore l'harpagophytum, le curcuma, la reine-des-près, le boswélia (en extrait hydroalcoolique ou en huile essentielle), le gingembre, des gélules de cuivre... En dehors de la crise inflammatoire, l'activité physique est essentielle pour lutter contre la gonarthrose (la marche quotidienne permet de réduire la fréquence des douleurs et même de stabiliser la maladie). De plus, le port de chaussures souples avec des semelles amortissantes neutres (pas de semelles plates, pas de talons) est recommandé.
- Si le gonflement s’associe à de la fièvre, un traitement plus ciblé sera nécessaire, des antibiotiques pouvant être indiqués en cas d’infection ou d’arthrite septique. Des anti-inflammatoires peuvent être utilisés pendant quelques jours pour soulager les douleurs.
- En cas de gonflement du genou chez la femme enceinte, il faut également essayer de se reposer en maintenant le plus possible les jambes surélevées (en les posant sur un oreiller ou en plaçant des cales sous les pieds du lit par exemple) et en évitant de rester debout trop longtemps. Par ailleurs, l’application de compresses froides peut amener un certain soulagement. Un suivi médial sera dans tous les cas instauré pour éviter les complications et la pré-éclampsie.
- Si le gonflement est brutal et qu’il entraîne des douleurs qui ne sont pas soulagées par la glace et des anti-inflammatoires, il peut être utile de réaliser une ponction. Cela permet de soulager l’articulation en diminuant la pression qui s’exerce dessus. De plus, en cas d’arthrite septique, la ponction permet de retirer un liquide synovial purulent. Cette ponction peut immédiatement être suivie d’une infiltration si celle-ci est indiquée (pour réduire l’inflammation et la douleur).
- Si le gonflement est dû à un traumatisme, une prise en charge urgente (souvent chirurgicale) est nécessaire, en particulier s’il s’agit d’une fracture. Il faut en effet prévenir toute complication.
- Suite à une intervention chirurgicale, le gonflement dure habituellement quelques semaines, mais, en cas d’opération du ligament croisé antérieur, il faudra environ 5 mois pour que le genou dégonfle. Des séances de kinésithérapie seront généralement indispensables.