Épicondylite

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Qui n'a jamais entendu parler du « tennis elbow », la fameuse tendinite du sportif de haut niveau ? Également connue sous le nom scientifique d'« épicondylite », cette douleur assez fréquente n'est pourtant pas réservée aux sportifs.

Faisons le point sur cette affection musculo-squelettique, qui nécessite un peu d'huile de coude...

Symptômes de l'épicondylite

L'épicondylite également appelée « tendinite du coude » est une inflammation qui, comme son nom l'indique, concerne l'épicondyle. Elle fait partie des troubles musculo-squelettiques du membre supérieur.

L'épicondyle externe est une petite protubérance osseuse de la face externe de l’humérus, située près du coude, où s'insère un tendon qui, en frottant contre cet os de façon répétée, peut provoquer le lésion de certaines fibres.

Les symptômes de l'épicondylite sont essentiellement des douleurs au niveau du coude telles que :

  • douleurs au toucher de la face externe du coude (épicondyle externe) ;
  • douleurs aux mouvements du coude pour l’étendre ;
  • douleurs pour attraper des objets (peu importe leur poids) ;
  • douleur pour tourner l’avant-bras (par exemple pour tourner une poignée de porte, visser quelque chose etc.).

Bon à savoir : les muscles insérés sur l’épicondyle externe du coude servent à étendre les doigts, tendre le poignet, faire tourner l’avant-bras (pour tourner la paume vers le haut par exemple).

Causes de l'épicondylite

Outre la pratique d'un sport de haut niveau qui lui a donné son nom, le tennis elbow ou épicondylite concerne pourtant avant tout et de manière plus fréquente une exposition à certains gestes professionnels.

On trouve par exemple une forte prévalence de cette inflammation lors de la réalisation des gestes suivants :

  • gestes répétitifs exécutés avec force (marteau, serrage de boulons, etc.) ;
  • gestes exécutés dans une mauvais posture ;
  • torsions de l'avant-bras lors de métiers manuels ou très physiques (métiers du bâtiment , maçonnerie, jardinerie, etc.) ;
  • exposition aux vibrations répétées (marteau-piqueur) ;
  • repos insuffisant entre deux gestes traumatisants.

Bon à savoir : le travail apparaît comme le principal facteur de risque des épicondylites (environ 50 %), loin devant les loisirs ou sports (pratique du tennis par exemple : 5 à 10 %).

Épicondylite : quels traitements ?

Mesures initiales

Si vous sentez un début de douleur au coude, essayez de réduire les symptômes en suivant ces conseils :

  • essayez de repérer les mouvements à l’origine des douleurs, puis si possible, arrêter les activités en cause ;
  • essayez de fléchir le coude au moment de l'effort plutôt que de le tendre ;
  • appliquez une poche réfrigérante sur la zone douloureuse, afin de diminuer l’inflammation.

Antalgiques et kinésithérapie

Certains médicaments pourront également vous soulager dès que la douleur apparaît :

  • les antalgiques dits « non spécifiques », comme le paracétamol ;
  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou « AINS » (ex. : ibuprofène, kétoprofène, aspirine) ;
  • la prescription de séances de kinésithérapie mêlant physiothérapie et massages.

Conseil : dans certains cas, le port d’un bracelet épicondylien peut soulager la traction qui s’exerce sur l’insertion naturelle du muscle.

Si la douleur ressentie est anormalement longue, parlez-en à votre médecin traitant. Cependant, il est impératif de garder en tête que l'épicondylite guérit toute seule, et que le traitement chirurgical demeure très exceptionnel.

L'injection de PRP

L’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) consiste à introduire dans la zone à traiter le sang du patient lui-même mais enrichi en plaquettes grâce à une centrifugation. Riche en facteurs de croissance, ce concentré de plasma va activer la cicatrisation et d’autres biomolécules qui possèdent des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques. Par ailleurs, ces mêmes facteurs de croissance vont stimuler les cellules-souches et ainsi favoriser la cicatrisation des tissus lésés et réduire l'inflammation.

Effectuées sous anesthésie locale en ambulatoire et sans effets secondaires, les injections de PRP peuvent être renouvelées une ou deux fois à deux mois d'intervalle en fonction des résultats.

À noter : le tendon traité restera fragile pendant les 21 premiers jours. La cicatrisation se poursuivra durant plusieurs semaines et votre médecin pourra l’accompagner par des séances de kinésithérapie.

Chirurgie

Ce n'est que si l'épicondylite se révèle résistante aux traitements classiques pendant plus de trois mois qu'on peut envisager un traitement chirurgical. L'embolisation artérielle transcathéter (EAT) se révèle très efficace. Elle consiste à injecter un produit qui va boucher un ou plusieurs des vaisseaux sanguins qui irriguent la lésion.

Une étude japonaise a en effet montré que l'EAT permettait une amélioration rapide de l’incapacité du bras, de l’épaule et de la main dans les mois qui suivaient l'intervention. Une IRM obtenue 2 ans après l’EAT a par ailleurs montré une amélioration de la tendinose et aucun patient n’a présenté de nécrose de moelle osseuse, de perte apparente de cartilage ou d’atrophie musculaire.

Source : Okuno Y, Shibuya M. Midterm clinical outcomes after transcatheter arterial embolization for lateral epicondylitis resistance to conservative treatment. Abstract no: 25. Society of Interventional Radiology annual meeting. 23-28 March 2019. Austin, Texas, USA.

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