Myoclonie

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Tics, tremblements, sursauts, crampes… Le corps est parfois agité de mouvements spontanés et impossibles à réfréner. Intéressons-nous plus précisément à l'un d'entre eux, la myoclonie.

Myoclonies, lorsque les muscles se contractent involontairement

Les myoclonies correspondent à des contractions involontaires de certains muscles qui échappent au contrôle de la personne chez laquelle elles se manifestent. Ces mouvements peuvent concerner un muscle ou un groupe de muscles (bras, épaule, diaphragme…) et se caractérisent par :

  • leur survenue brutale ;
  • leur brièveté (moins d'une demi-seconde) ;
  • leur rythme irrégulier.

Bon à savoir : on parle de « myoclonies négatives » quand la secousse musculaire n'est pas due à une contraction, mais à une détente du muscle.

Les myoclonies peuvent notamment se manifester dans les situations suivantes :

  • au cours d'une activité physique soutenue ;
  • lors de l'endormissement, notamment en période de stress ou de fatigue ;
  • pendant le sommeil chez le nouveau-né ;
  • en réaction à un effet de surprise (sursaut).

À noter : le hoquet, ou « myoclonie phrénoglottique », est une myoclonie des muscles du diaphragme et de la glotte.

Pathologies pouvant entraîner des myoclonies

Les myoclonies ne traduisent pas nécessairement l'existence d'un problème et leur survenue n’a alors rien d’anormal. Ce sont les myoclonies dites « physiologiques ». Mais dans 70 % des cas, il existe une cause pathologique expliquant leur survenue. Ce sont les les myoclonies dites « secondaires ».

Elles peuvent être causées par :

  • l'épilepsie ;
  • les troubles du métabolisme :
    • une sécrétion excessive d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie),
    • une insuffisance hépatique ou rénale,
    • une carence en minéraux (sodium, calcium, magnésium), en vitamines (E, B8),
    • une maladie de Wilson (liée à une accumulation de cuivre dans l'organisme),
    • un manque ou un excès de sucre dans le sang… ;
  • les maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, de Huntington, d'Alzheimer, de Creutzfeldt-Jakob… ;
  • les maladies infectieuses (encéphalites, VIH, maladie de Lyme, syphilis, paludisme…) ;
  • un traumatisme, une insolation, une électrocution.

Les myoclonies peuvent également être provoquées par l'exposition à des produits toxiques (métaux lourds, pesticides…) ou la prise de certains médicaments : neuroleptiques, antidépresseurs, lithium, somnifères, L-Dopa, produits anesthésiques ou de contraste.

Myoclonies : diagnostic et traitements

Lorsque des myoclonies s'enchaînent de manière presque régulière, elles peuvent ressembler à un tremblement ; inversement, certains tremblements anarchiques peuvent prendre l'aspect de myoclonies.

Différencier myoclonies et tremblement

Dans ces situations ambiguës, seul le recours à des examens spécifiques permet de faire la distinction entre ces deux types de mouvements anormaux :

  • L'électromyographie : elle permet l'obtention d'un tracé, l'électromyogramme (EMG), qui reflète l'activité électrique des muscles.
  • L’électroencéphalographie : l'électromyogramme est couplé à l'enregistrement de l'activité du cerveau par électroencéphalogramme (EEG) afin d’écarter une éventuelle cause neurologique.

Ces examens permettent de déterminer la nature du mouvement et d'identifier son origine.

Traitement de la myoclonie

Lorsque la cause de la myoclonie est clairement identifiée, le médecin va avant tout chercher à la corriger :

  • Si la myoclonie est liée à une pathologie (myoclonie secondaire), il proposera un traitement adapté à la pathologie associée.
  • Si la myoclonie est consécutive à la prise d’un traitement (myoclonie iatrogène), il stoppera l'administration du médicament en cause.

Mais le symptôme en tant que tel peut également être traité par différentes molécules : le valproate, le clonazépam, le piracétam, le lévétiracétam.

Bon à savoir : l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a indiqué, dans un communiqué du 12 juin 2018, que le valproate est interdit pendant la grossesse et qu'il ne doit plus être prescrit aux filles, adolescentes et femmes en âge de procréer (sauf circonstances exceptionnelles). Les patientes avec un traitement en cours doivent prendre rendez-vous avec le médecin spécialiste.

L'utilisation de la toxine botulique, qui entraîne une paralysie musculaire, peut également donner de bons résultats dans le cadre du traitement de certains types de myoclonie.

À noter : la coenzyme Q10 est impliquée dans le bon fonctionnement des cellules nerveuses et elle optimise aussi la performance musculaire durant l’effort. Aussi, une supplémentation de 90 à 2 000 mg/j de CoQ10 peut être très intéressante dans le cadre d'une myoclonie.

Pour aller plus loin :

  • Notre article vous détaille l'examen principalement utilisé pour diagnostiquer les myoclonies, l'électromyographie.
  • Apprenez-en plus sur les sursauts qui se manifestent parfois à l'endormissement.
  • Profitez de nombreux conseils pour lutter contre l'épilepsie.

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