Syndrome des loges

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douleurs musculaires

Souvent associé à une pratique sportive intense, le syndrome des loges est pourtant potentiellement étendu à toute la population. Il se caractérise par des muscles se trouvant comprimés dans leur emplacement d'origine.

Voyons quelles sont les causes, symptômes et traitements possibles pour cette affection douloureuse.

Syndrome des loges : définition

Un peu d'anatomie

Une loge musculaire est l'emplacement, le compartiment dans lequel est situé chaque muscle. Les muscles sont également entourés d'une enveloppe non extensible nommée aponévrose.

Rappelons également que le muscle est parcouru par des fibres nerveuses, des artères et des veines. Ces dernières véhiculent les déchets (gaz carbonique, acide lactique) tandis que les artères véhiculent l'oxygène et les nutriments nécessaires aux muscles.

Qu'est-ce que le syndrome des loges ?

Il est défini par l'augmentation de la pression s'exerçant sur les tissus internes des loges musculaires.

Il se manifeste le plus souvent au niveau de l'avant-bras ou du mollet.

Symptômes du syndrome des loges

Ils sont assez caractéristiques :

  • douleurs intenses, peu atténuées par des antalgiques ;
  • musculature durcie ;
  • gonflement et sensation de pression auprès de la loge musculaire concernée ;
  • troubles sensoriels (engourdissements, fourmillements) et moteurs ;
  • un pouls qui reste généralement palpable.

Causes et diagnostic du syndrome des loges

Il existe deux formes de syndrome des loges :

  • La forme aiguë, qui est une urgence médicale. Elle fait le plus souvent suite à une blessure :
    • fracture d'un os ;
    • contusions sévères, compressions musculaires, déchirures musculaires ;
    • thrombose veineuse de la jambe ;
    • bandage ou plâtre trop serré.
  • La forme chronique, concerne essentiellement les sportifs :
    • qui développent trop rapidement leur musculature,
    • qui sur-sollicitent leur musculature.

Remarque : dans le cas d'une forme aiguë de syndrome des loges, le diagnostic doit être porté rapidement afin de pouvoir intervenir avant qu'il n'y ait dégénérescence des tissus. C'est une question d'heures.

Au-delà des circonstances d'apparition des symptômes (accident,…), le médecin peut :

  • mesurer la pression à l'intérieur de la loge musculaire ;
  • réaliser une échographie pour évaluer la circulation sanguine (en cas de thrombose veineuse) ;
  • utiliser d'autres techniques d'imagerie : radiographie, tomodensitométrie (CT), tomographie par résonance magnétique (MRT) pour évaluer une fracture, un gonflement musculaire, un hématome...

Attention : il faut garder à l'esprit les diagnostic différentiels possibles avant d'établir un diagnostic de syndrome des loges : lésions musculaires, atteintes neurologiques, courbatures, myopathies, périostites, fractures de fatigue et pathologie veineuse.

Traitement du syndrome des loges

Dans le cas d'un syndrome des loges aigu, le traitement est urgent et chirurgical : on réalise une aponévrotomie, qui consiste à ouvrir l'aponévrose pour soulager la pression.

Une fois que les muscles ont repris une forme « normale », on peut refermer et entreprendre une rééducation si les muscles et les nerfs ont été endommagés.

Bon à savoir : un syndrome des loges non pris en charge peut entraîner une perte de fonction du membre concerné voire une amputation.

Le syndrome des loges chronique n'est, dans la majorité des cas, pas dangereux. Une sollicitation réduite permet le plus souvent au muscle de réduire la pression exercée sur la loge musculaire. Aussi, est-il préconisé de :

  • cesser l'activité sportive jusqu'à la disparition des troubles ;
  • reprendre ensuite l'entraînement progressivement et conserver par la suite un rythme raisonnable ;
  • surveiller l'évolution du syndrome des loges afin qu'il ne devienne pas aigu, ce qui entraînerait une intervention chirurgicale urgente.

Souvent bilatéral (70 % des cas), le syndrome des loges se caractérise par une douleur intense, qui traduit l'asphyxie du muscle, et son augmentation de volume. Il peut également aller jusqu'à entraîner la rupture de l'aponévrose sous l'effet de cette hypertension.

Après le traitement chirurgical, la rééducation a un rôle majeur pour rétablir la fonction musculaire.

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