La thermocoagulation consiste à appliquer une forte chaleur à un endroit du corps pour y modifier les caractéristiques. Cette chaleur permet notamment la cautérisation, la coagulation et la rhyzolise, c’est-à-dire le fait de retirer à un nerf sa sensibilité. Voici tout ce qu'il faut savoir sur la thermocoagulation !
Thermocoagulation lombaire ou cervicale
Pour les personnes souffrant de lombalgies ou de cervicalgies chroniques, une thermocoagulation peut leur être proposée afin de soulager leur douleur. Il s’agit alors de supprimer la sensibilité des terminaisons nerveuses (rhyzolise) présentes dans les articulations postérieures des vertèbres. Le patient n’a alors plus de douleur à ces endroits.
Pour y parvenir, on utilise l’électricité. Un courant alternatif de fréquence élevée passe à travers une aiguille qui, à son tour, chauffe et cautérise le nerf.
Bon à savoir : la thermocoagulation lombaire ne doit pas être confondue avec l’électrothérapie. Cette méthode emploie en effet du courant de faible intensité pour stimuler l’organisme. Elle est principalement utilisée pour la rééducation fonctionnelle des traumatismes du système nerveux.
Thermocoagulation : déroulement de l’intervention
Même si l’emploi de l’électricité peut faire peur, cette intervention est bénigne et peu invasive. En outre, cette technique est percutanée (à travers la peau) et ne crée donc aucune cicatrice. Elle dure moins de 30 minutes et se déroule la plupart du temps sous anesthésie locale.
Arrivé le matin, le patient repartira le soir même et la convalescence n’excède pas 48 heures.
Le mal de dos étant plurifactoriel, il ne s’agit pas d’une méthode miracle. Son efficacité tourne autour de 70 % au bout d’un an et de 50 % après 5 ans :- Elle est à conseiller lorsque la majorité des douleurs lombaires proviennent des articulations postérieures.
- En cas d’échec il faut souvent examiner le recours à une chirurgie plus classique.
- En revanche, si cette intervention soulage le patient pendant un temps raisonnablement long, ce dernier peut envisager une nouvelle thermocoaqgulation après quelques années, lorsque les effets de la première se sont dissipés.
Bon à savoir : cette technique fut pratiquée pour la première fois au début des années 1970 par un médecin australien, le docteur W. Skyrme Rees. Celui-ci n’utilisait pas l’électricité, mais un scalpel spécial avec lequel il venait gratter la colonne et sectionner les nerfs. C’est le docteur Shealy qui, le premier, utilisa la thermocoagulation, en 1975.
Autres formes de thermocoagulation par l'électricité
Thermorcoagulation en dermatologie
La thermorcoagulation est également utilisée par les dermatologues. Là encore, un courant de haute fréquence chauffe une petite zone de la peau et permet de traiter :
- les imperfections cutanées superficielles (taches de soleil, de vieillesse) ;
- les lésions vasculaires ou les malformations (angiome) ;
- les verrues...
Thermorcoagulation et tumeurs
La technique de thermocoagulation est également employée dans certains cas pour traiter les tumeurs. Les cellules tumorales sont soumises à une température supérieure à 60°C afin de provoquer leur dénaturation cellulaire.
Zoom sur la thermocoagulation utérine
En cas de règles très abondantes, la thermocoagulation de l’endomètre (la muqueuse interne de l’utérus) peut être proposée aux patientes ne souhaitant plus d’enfant.
Cette fois, il s’agit de gonfler un ballon dans l’utérus et de le remplir avec un liquide chauffé à près de 90°C pendant une dizaine de minutes. À cette température, le ballon qui s’appuie sur les parois de l’utérus cautérise l’endomètre. Les règles seront ensuite moins abondantes.
Cette intervention est relativement bénigne, à condition bien sûr d’être certaine de ne plus désirer d’enfant. Elle ne nécessite qu’une journée d’hospitalisation. En revanche, les règles risquent de redevenir abondantes 2 à 3 ans après l’opération.