La nuque raide est en général associée à une douleur cervicale, c'est-à -dire au niveau du cou. Communément appelée cervicalgie, il s’agit d’une douleur, généralement causée par des tensions musculaires, des blessures ou des problèmes de posture. Elle est souvent sans gravité, mais il est important de connaître son contexte de survenue et de rechercher certaines manifestations associées.
Si vous ressentez des douleurs au cou, il est vivement recommandé de consulter un médecin, ou un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic précis et un traitement approprié.
Voici tout ce qu'il faut savoir sur le syndrome de la nuque raide !
Nuque raide : qu'est-ce que c'est ?
Une raideur de nuque désigne une limitation des mobilités cervicales. Les douleurs cervicales, aussi appelées cervicalgies, renvoient à toute souffrance ressentie au niveau de la nuque. Elles désignent les douleurs du rachis cervical et peuvent découler de divers facteurs, tels que des blessures, des tensions musculaires, des problèmes de posture, des troubles sur la colonne vertébrale ou des pathologies sous-jacentes.
Elles sont très fréquentes et augmentent après l'âge de 40 ans. Dans la majorité des cas, il s'agit de cervicalgies dites communes, non reliées à une cause particulière et qui sont liées à des phénomènes dégénératifs ou à des troubles fonctionnels musculo-ligamentaires de la région cervicale. Elles peuvent être de nature aiguë ou chronique, et leur impact sur la qualité de vie peut être significatif.
Les symptômes courants de la cervicalgie comprennent une rigidité du cou, une douleur qui irradie vers les épaules ou les bras, des maux de tête et parfois des picotements ou des engourdissements dans les bras. Le protocole habituel peut combiner des médicaments, de la physiothérapie, des exercices de renforcement musculaire, des techniques de relaxation et des ajustements de posture.
Causes de la nuque raide
Les origines les plus courantes des douleurs cervicales comprennent les traumatismes provoqués par des accidents, tels que des collisions automobiles, des chutes ou des blessures sportives.
Les tensions musculaires résultant d'une mauvaise posture, d'une surcharge ou d'une sollicitation excessive des muscles de la nuque peuvent également entraîner des cervicalgies. Par ailleurs, des soucis articulaires comme l'arthrose ou les hernies discales peuvent engendrer des douleurs cervicales persistantes.
Syndrome cervical aigu ou torticolis
Il est caractérisé par une contracture cervicale importante et une douleur survenant brutalement, en général le matin au réveil, avec contracture musculaire douloureuse des muscles situés autour de la colonne cervicale.
Bon à savoir : dans un contexte de traumatisme, le « coup du lapin » traduit un mouvement violent de flexion vers l'avant, puis d'extension vers l'arrière, du rachis cervical.
Syndrome cervical chronique
Très fréquent, il se manifeste par des douleurs de la nuque pouvant irradier vers le crâne, vers les épaules ou entre les omoplates :
- La tension cervicale est modérée et elle s'associe à une contracture douloureuse des muscles situés de part et d'autre de la ligne dorsale.
- Il est souvent en lien avec une arthrose du rachis cervical, mais il peut traduire un déséquilibre sur les chaînes musculaires cervicales parfois en lien avec une mauvaise posture (par exemple, la tête penchée en avant de manière prolongée).
Nuque raide : cervicalgies symptomatiques
Elles comportent les douleurs cervicales dans le cadre d'une maladie plus générale qui nécessiterait un traitement spécifique. Par exemple, les maladies : :
- tumorale au niveau cervical ou cérébral ;
- infectieuse : infection d'un disque intervertébral (spondylodiscite) ;
- inflammatoire : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite, etc. ;
- post-traumatique : fracture ou luxation de la colonne cervicale.
Fréquence des différentes causes de la nuque raide
Parmi les nombreuses origines de cette affection, les raisons aiguës, telles que le torticolis ou l'entorse cervicale, sont les plus fréquentes. Elles représentent environ 70 % des cas.
Les causes chroniques, telles que l'arthrose cervicale ou la cervicalgie posturale, sont moins fréquentes, mais elles peuvent être plus graves. Elles représentent environ 20 % des cas.
Les facteurs symptomatiques tels que les infections, les maladies inflammatoires ou les tumeurs sont les moins fréquents. Elles représentent environ 10 % des cas.
Examens complémentaires et signes d'alerte liés à la nuque raide
Une identification précise de l'origine des douleurs cervicales est essentielle pour élaborer un plan et soigner efficacement le mal. Des examens approfondis, comme des radiographies, des IRM ou des scanners, peuvent s'avérer nécessaires pour déterminer la source des douleurs cervicales.
Les professionnels de la santé tels que les médecins, les kinésithérapeutes et les spécialistes (comme les orthopédistes, les neurochirurgiens, les rhumatologues et les physiothérapeutes) jouent un rôle crucial dans l'évaluation et la prise en charge des cervicalgies.
Des radiographies simples sont parfois demandées afin d'éliminer une cause spécifique, lorsque le contexte est évocateur : traumatisme, manifestations neurologiques, fièvre, présence d'une fatigue importante, non-amélioration au-delà de 4 à 6 semaines de soins.
En cas de traumatisme, elles sont complétées par des clichés radiographiques dynamiques qui permettent de rechercher une instabilité de la colonne cervicale. Ils sont pratiqués à distance du traumatisme (5 à 10 jours) une fois la douleur et la contracture atténuées. La HAS précise toutefois que l’imagerie n’est indiquée que dans certaines situations cliniques :
- chez les patients instables ou présentant des troubles de conscience ou des phénomènes neurologiques ;
- en cas de prédiction positive selon les indicateurs Nexus (National Emergency X-Radiography Utilization Study) ou C-Spine ;
- chez les sujets de 65 ans ou plus ;
- en cas de rachis ankylosé (même en cas de traumatisme mineur) ;
- si une dissection artérielle cervicale est suspectée.
De même, le médecin peut demander des examens biologiques afin de s'assurer de l'absence de signes biologiques d'inflammation.
Bon à savoir : en cas de doute, si une lésion de la moelle épinière est suspectée (caractérisée par l’apparition de manifestations neurologiques), une imagerie plus poussée comme le scanner ou l'IRM permet de préciser le diagnostic (cette dernière n’est pas indiquée « en cas de cervicalgie commune sans radiculalgie où des radiographies peuvent suffire en 1re intention »).
Certains indices sont importants à connaître, car ils imposent une prise en charge médicale ou chirurgicale urgente.
Dans un contexte traumatique, en cas de contracture et de cervicalgie, et d'autant plus s'il existe des suspicions neurologiques, il peut s’agir d’une atteinte de la charnière cervico-occipitale c'est-à-dire de l'articulation entre la colonne cervicale et la base du crâne. Au moindre doute des examens d'imagerie sont réalisés.
Des maux de tête intenses et des vomissements, associés à une raideur de nuque, font craindre une atteinte méningée. Les méninges sont l'enveloppe qui entoure le cerveau :
- En l'absence de fièvre et si des manifestations neurologiques sont associées (paralysie d'un membre, troubles de la vigilance, troubles de la vision, troubles de la parole), il peut s’agir d’une hémorragie méningée.
- En présence de fièvre, il peut s’agir d’une méningite. Des symptômes neurologiques peuvent également être associés.
Ces deux situations nécessitent une hospitalisation en urgence.
À noter : chez le nourrisson, une méningite ne montre pas de raideur de nuque, mais se manifeste par une grande fatigue et une perte du tonus. Toute fièvre importante chez le nourrisson ou l'enfant, associée à une éruption cutanée ne s'effaçant pas à la pression du doigt (purpura fulminans), nécessite une prise en charge en extrême urgence par le SMUR (appel du 15) avec mise en place immédiate d'un soin antibiotique.
Nuque raide : quels traitements ?
Les modalités de prise en charge des douleurs cervicales varient selon leur cause et leur gravité. Dans de nombreux cas, des approches non invasives telles que la physiothérapie, la chiropractie, les exercices de renforcement musculaire et les techniques de relaxation peuvent être suggérées pour soulager les cervicalgies.
Des médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou les relaxants musculaires peuvent aussi être prescrits pour atténuer l'inconfort.
Les thérapeutiques appropriées varient donc en fonction des situations :
- En cas de cervicalgie aiguë, le repos est préconisé ainsi que des antalgiques et des anti-inflammatoires (non stéroïdiens). Un myorelaxant peut être très bénéfique (depuis le 2 janvier 2018, ceux à base de thiocolchicoside type Coltramyl®, Miorel®, Myoplege®, etc. ne sont plus remboursés, sachant qu'ils exposent à des diarrhées, des gastralgies, des photodermatoses, peut-être des convulsions en plus d'être génotoxiques et tératogènes).
- En cas de traumatisme sans gravité, l'immobilisation de la région cervicale par un collier cervical n'est pas systématique et se fait de manière brève (de 2 à 3 jours).
- En cas de cervicalgie chronique, le traitement comporte des antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens à prendre lors des poussées douloureuses, des massages ainsi qu'une rééducation par un kinésithérapeute avec adaptation de la posture, travail des mobilités et renforcement musculaire des muscles cervicaux. Des attitudes peu ergonomiques prolongées sont recherchées et corrigées.
- En cas de cervicalgies persistantes ou sévères, des options thérapeutiques plus avancées peuvent être envisagées, comme des infiltrations de corticostéroïdes pour réduire l'inflammation, des manipulations pour améliorer la mobilité du cou, voire une intervention chirurgicale dans les cas les plus graves nécessitant une prise en charge de la colonne cervicale.
- En cas de cervicalgie en lien avec une pathologie particulière, c'est le traitement de la cause qui prévaut.
En conclusion :
- Les raideurs d’origines aiguës sont généralement traitées par des mesures simples, telles que le repos, la prise d'analgésiques et l'application de chaleur ou de froid.
- Les cas chroniques nécessitent des soins plus spécifiques, tels que des exercices de physiothérapie, des injections de corticostéroïdes ou une intervention chirurgicale.
- Les causes symptomatiques doivent être traitées en fonction de la maladie sous-jacente.
- La prévention des cervicalgies revêt une importance tout aussi capitale que leur traitement.
- Adopter une bonne posture, pratiquer des exercices de renforcement musculaire pour la nuque et les épaules, et limiter les activités susceptibles d'entraîner des tensions excessives dans la région cervicale contribue à réduire le risque.